dimanche 16 février 2025

Veil

Acheté cinq euros en bon état dans l'Emmaüs proche de chez moi en novembre dernier, le titre est resté tout ce temps dans ma pile à lire.

C'est un titre édité chez Dark Horse Comics, scénarisé par Greg Rucka, dessiné, encré et mis en couleur par Toni Fejzula. Il est paru en France chez Delcourt.

Je dois en premier vous prévenir du style de Toni Fejzula dans ce titre qui pourrait en repousser certains. Personnellement j'ai trouvé que cela collait très bien à l'histoire.

Un être étrange apparaît dans une station abandonnée du métro sous la forme d'une femme nue et magnifique. Et dès que les hommes la voient, ils veulent la posséder (dans tous les sens du terme). Son nom est Veil.

C'est en fait un succube (c'est masculin), un être des enfers qui séduit les hommes et abuse d'eux pendant leur sommeil et leurs rêves.

Les Succubes obéissent à Lilith, qui selon certains textes serait la première femme d'Adam (oui celui d'Adam et Ève). Lilith peut être vue comme l'égale d'Adam contrairement à Ève.

Greg Rucka nous conte, à travers une histoire de sorcellerie, de démons et d'hommes, l'émancipation de la femme du patriarca. La femme n'est pas la possession de l'homme et doit se libérer des chaînes qui l'entravent dans cette position. C'est en tout cas mon interprétation de ce récit.

Que ce soit au premier degré, ou au second, ce titre est intéressant et le travail de Fejzula plutôt remarquable. Il est loin de l'univers et du style classique du comics américain et se rapproche de la bande dessinée franco-belge, tout en adoptant certains découpages comme le gaufrier qui est utilisé en première page de chaque numéro.

Une lecture pas déplaisante que je vous conseil si vous la trouvez dans une médiathèque ou d'occasion.

Petit pays

J'adore quand des histoires personnelles se mélangent aux grands événements historiques. C'est justement ce qui se passe dans cette bande dessinée qui nous raconte, à travers les yeux d'un enfent, la guerre civile au Burundi et le génocide rwandais qui a suivi.

Cette bande dessinée est l'adaptation du livre de Gaël Faye. C'est Marzena Sowa qui a fait le scénario, et Sylvain Savoia qui s'est occupé des dessins, aidé par Luc Perdriset pour les couleurs.

Pour ceux qui ont vécu cette époque, on se rappelle bien du génocide rwandais et de ses répercutions dans la politique Française. C'est une blessure encore vive dans ce pays et dans les pays voisins. Les anciennes puissances coloniales sont elles aussi impliquées, comme la France ou la Belgique. 

Pour les plus jeunes, je vous conseille vraiment de lire cette BD. L'histoire vient directement de ce qu'a vécu Gaël Faye quand il était petit.

Le héros, c'est le petit Gaby, 10 ans, qui vit à Bujumbura (la capitale du Burundi) avec sa petite sœur et ses parents. Son père est français, et sa mère est une Rwandaise Tutsie qui s'est réfugiée au Burundi.

Au début, tout ce passe bien pour le petit Gaby. Il partage son temps entre l'école et les jeux avec ses copains dans son impasse, où vivent aussi pas mal d'Européens qui travaille au Burundi.

Mais les choses vont se gâter... La guerre civile qui avait commencé l'année précédente au Burundi s'étend à la capital, et les massacres commencent. Gaby et ses amis vont devoir prendre des décisions et commettre des actes qui vont les marquer à vie, à tout jamais.

Cette histoire m'a pris aux tripes. Le décalage entre le monde heureux de Gaby au début de l'histoire, malgré les tensions que l'on peut voir chez les adultes, et la confrontation avec les événements hyper-violents par la suite est sidérant. Gaby passe du paradis sur Terre à un véritable enfer.

Gaby trouve refuge dans les livres, grâce à sa voisine grecque qui a une impressionnante bibliothèque. Ça devient un peu sa bouée de sauvetage, le moyen de s'échapper de tout cela. Mais cela ne sera pas suffisant.

C'est une histoire touchante, et seul Gaël Faye sait quelle part de sa vie perso il a mis dedans.

L'adaptation par Savoia et Sowa est vraiment réussie et intense. Les dessins de Savoia montre parfaitement cette dualité entre le monde paradisiaque et l'enfer des massacres et des combats.

Je vous recommande chaudement ce titre. C'est un bande dessinée que j'ai empruntés à la médiathèque et que j'aimerais bien avoir dans ma bibliothèque.

@gaelfaye @marzenasowa_ @savoiaonair #lucperdriser @dupuis_bd @aire___libre @mediathequediderot_reze

Dawnrunner

"Dawnrunner", la création de Ram V, mérite vraiment qu'on s'y attarde. Cette mini-série de cinq numéros publiée chez Dark Horse Comics réunit le talent du dessinateur Evan Cagle et des coloristes Francesco Segala et Dave Stewart. 

Hi Comics nous propose une superbe édition française en grand format qui met parfaitement en valeur l'œuvre.

L'histoire nous plonge dans un futur où l'humanité doit faire face à une menace inattendue : des créatures gigantesques, les Tetzas, qui émergent d'un portail au Guatemala. Pour les combattre, on a développé des mechas, seules armes à la hauteur de ces monstres.

Même si on est en pleine science-fiction cyberpunk, l'histoire nous renvoie à des questions bien actuelles. Elle nous fait notamment réfléchir sur notre façon de consommer les images de guerre comme un spectacle (souvenez-vous de la médiatisation de la guerre du Golfe). 

On explore aussi les relations familiales, particulièrement ce lien fort entre parents et enfants, et jusqu'où on peut aller pour protéger les siens.

C'est intéressant de voir que face à ces Tetzas mystérieux, l'humanité choisit directement l'affrontement plutôt que la compréhension.

Le grand format choisi par Hi Comics est vraiment un plus - certaines planches sont à couper le souffle. C'est une BD qui vaut vraiment le détour, tant pour son histoire que pour sa réalisation visuelle impressionnante.

samedi 15 février 2025

The One Hand and The Six Fingers #1

Oui, je n'ai pas encore lu un titre de Ram V. C'est donc le premier titre de cet auteur. Il faut dire que j'ai été attiré par le format de publication mensuel en fascicule. 

Au U.S., nous avons eu deux mini-séries de cinq numéros à lire en parallèle. The One Hand qui est scénarisé par Ram V, dessiné et encré par Laurence Campbell et mis en couleur par Lee Loughridge. The Six Fingers qui est scénarisé par Dan Watters, dessiné et encré par Sumit Kumar et mis en couleur par Lee Loughridge

Chaque numéro, il y en aura cinq, se compose d'un épisode de chacune des mini-séries.

Dans The One Hand, on suit Ari Nassar, un policier qui, juste avant de prendre sa retraite, enquête sur une dernière affaire qui ressemble trait pour trait à deux enquêtes difficiles qu'il a déjà résolues. Un serial killer à la signature particulière.

Dans The Six Fingers, on suit Val, un étudiant en archéologie qui cherche à convaincre d'obtenir des subventions pour des fouilles entamées par son père.

L'histoire se passe en 2873 à Neonovena, mais je ne vous en dis pas plus sur ce premier numéro pour ne pas vous gâcher la lecture.

L'ambiance de la première série fait très roman noir, alors que la seconde frôle plus avec la science-fiction et le fantastique.

J'ai beaucoup apprécié ce premier numéro, et j'aime devoir attendre un mois pour lire la suite. Je vous recommande.

dimanche 9 février 2025

Retro Comics #2 - Spawn Univers #2 (1993)

Je continue la lecture des Spawn avec l'année 1993.

C'est l'année de la valse des scénaristes sur le titre Spawn. Les détracteurs de Todd McFarlane reprochent à la série un scénario très léger. Ce dernier pour étayer un peu l'univers de Spawn demande à des scénaristes de renom d'écrire des épisodes de la série.

Je suis quand un peu sceptique sur l'apport de scénaristes extérieurs sur l'univers de Spawn. Si certains ont apporté de la consistance à celui-ci, comme Neil Gaiman, Grant Morrison et Alan Moore, Franck Miller a fait un numéro filling et Dave Sim un pamphlet sur les big two et leur manque de reconnaissance des auteurs et artistes.

Cela donne une année un peu étrange mais pas inintéressante.

C'est aussi l'année où Greg Capullo fait un premier numéro de Spawn. Par la suite, il deviendra le dessinateur de la série régulière pour mon plus grand plaisir.

Ces épisodes ont été publiés dans la version intégrale Semic Spawn du numéro #4 à #9, presque dans l'ordre, que vous pouvez trouver d'occasion. 

Ils peuvent aussi être retrouvés chez Delcourt dans l'intégrale de Spawn numéro #1 Résurection et #2 Malédiction.

Spawn #7 (Janvier 1993) - Payback 2/2
Scénario                  : Todd McFarlane et Terry Fitzgerald
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Seconde partie de l'arc Vengeance (Payback en V.O.) où Spawn prend sa revanche sur Overt-Kill, un cyborg tueur à gage au service de la mafia. Al Simons utilise sa mémoire d'ancien membre du gouvernement pour se munir d'armes de pointe pour détruire ce dernier.

Spawn #8 (Février 1993) - In Heaven
Scénario                  : Alan Moore
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics 

C'est le premier numéro écrit par Alan Moore. Ce dernier se concentre sur l'arrivée aux enfers du meurtrier d'enfant, Billy Kincaid, qui avait été tué dans l'épisode #5. Ce dernier traverse avec des compagnons les 'sphères' des enfers avant d'être recruté dans les légions de Malebolgia, seigneur de la huitième sphère des enfers.

Alan More développe l'univers de Spawn sur les enfers, dans un épisode d'un humour très britannique.

Spawn #9 (Mars 1993) - Angela

Scénario                  : Neil Gaiman
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

C'est un numéro écrit par Neil Gaiman qui introduit dans l'univers de Spawn le personnage d'Angela qui aura droit à une mini série en 1994 par le même Neil Gaiman avec le jeune Greg Capullo au dessin.

Mais Neil Gaimen crée aussi les personnage du Conte Nicholas Gagliostro, Gabrielle et Médiaval Spawn que l'on retrouvera par la suite.

Une case du rêve de Spawn sera utilisé dans l'épisode suivant par Dave Sim.

Spawn #10 (Mai 1993) - Crossing Over
Scénario                  : Dave Sim
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

C'est un épisode très particulier ou Spawn rencontre Cerebus, le personnage de Dave Sim. C'est un épisode qui parle des droits d'auteurs et du fait qu'un artiste n'a pas les droits sur les personnages qu'il crée chez les Big Two.

Spawn #11 (Juin 1993)

Scénario                  : Franck Miller
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane, Rob Liefeld; Jim Lee; Marc Silvestri #11
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

C'est au tour de Franck Miller de prendre le scénario pour un épisode. On ne peut pas dire que ce soit un franc succès. C'est une histoire qui ne restera peut-être pas dans l'univers de Spawn. Tout ce que l'on peut dire, c'est que Spawn protège son petit royaume, une impasse où il vit parmi les sans-abri.

Spawn #12 (Juillet 1993) - Flashback 1/2
Scénario                  : Todd McFarlane
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane, Rob Liefeld; Jim Lee; Marc Silvestri
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

La mémoire d'Al Simmons revient peu à peu, il se rappelle maintenant qui est son assassin. Ce n'est autre qu'un de ses collègues et amis ; Bruce Stinson. Il est plus connu sous le nom de Chapel, maintenant membre des Youngblood.

Jason Wynn soupçonne que quelqu'un cherche des informations sur la mort d'Al. Il décide de faire surveiller son meilleur ami et celui qui a épousé sa veuve ;  Terry Fitsgerald.

Spawn #13 (Août 1993)
 - Flashback 2/2
Scénario                  : Todd McFarlane
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Spawn parvient à infiltrer les locaux des Youngblood. Il emporte Chapel et l'affronte. Spawn lui révèle son identité et on en apprend un peu plus sur Chapel.

Ces deux épisodes apportent un peu de lien à l'univers partagé d'Image Comics.

Spawn #14 (Septembre 1993) - Myths 1/2
Scénario                  : Todd McFarlane
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Alors que Sam et Twitch sont lavés de tout soupçon sur l'assassinat de Billy Kincaid, ils reprennent l'enquête sur Spawn et intègrent les SDF.

De son côté, Violator, toujours coincé dans son corps humain, raconte à sa façon sa rencontre avec Médieval Spawn devant un groupe d'ados blasés. Il se donne le rôle du héros alors que c'est le méchant.

Spawn #15 (Novembre1993)
 - Myths 2/2
Scénario                  : Todd McFarlane
Dessins                    : Todd McFarlane
Encrage                   : Todd McFarlane
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Violator continue son histoire et on en apprend un peu plus sur Médiéval Spawn et Violator.

Spawn #16 (Décembre 1993) - Reflections 1/3
Scénario                  : Grant Morrison
Dessins                    : Greg Capullo
Encrage                   : Dan Panosian et Art Thibert #16
Mise en couleur      : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Première partie de cet arc en trois numéros où Todd McFarlane n'intervient ni au dessin ni au scénario. C'est aussi un arc dessiné par Greg Capullo qui restera pendant pas mal de temps sur le titre. Et même si j'adore les dessins de Todd McFarlane, et que Capullo n'est pas encore au sommet de son art, j'ai beaucoup apprécié son travail sur cet arc.

Grant Morrison développe l'univers de Spawn, en particulier le côté du 'Paradis'. Il crée le personnage d'Anti-Spawn qui n'est autre que Jason Wynn. Je suis mitigé sur l'histoire de Grant Morrison qui n'est pas mauvaise mais qui ne m'accroche pas. C'est peut-être l'épisode #18 qui m'a un peu surpris.

samedi 18 janvier 2025

Justice League, Crise d'Identité

Première approche du format Urban Nomad

C'est ma première lecture d'un titre sous le format Urban Nomad, emprunté à la médiathèque d'une ville voisine. Le format plus petit ne m'a posé aucun problème de lecture.

Mon background DC

N'ayant jamais lu l'une des crises de l'univers DC auparavant (ce n'est pas l'envie qui manque, mais on ne peut pas tout lire), j'ai énormément apprécié cette première expérience. Au point que le titre a rejoint la liste des œuvres que je souhaite acquérir pour ma bibliothèque personnelle.
Les points forts

Une distribution rafraîchissante

J'ai particulièrement apprécié de découvrir d'autres super-héros que la trinité DC (Batman, Superman et Wonder Woman). Pour certains, c'était même ma première rencontre avec eux. Cette diversité est rafraîchissante, et j'ai notamment retrouvé des personnages présents dans les séries de l'Arrow-verse, comme Mister Terrific.

Une intrigue captivante

L'histoire est centrée sur le meurtre de la femme d'Extensiman, déclenchant une enquête menée par l'ensemble des super-héros. On ressent parfaitement l'inquiétude des héros pour leurs proches. Cet événement fait également ressurgir une histoire passée peu glorieuse pour certains membres de la Justice League et la Justice Society of America.

Une narration efficace

Le récit est narré par Green Arrow, et l'auteur Brad Meltzer en fait un super-héros expérimenté avec une vision réaliste, sans être désabusée, du monde des super-héros. Le dénouement est particulièrement bouleversant et la résolution de l'enquête est bluffante.

Un dessin adapté

Les illustrations de Rags Morales, sans être exceptionnelles et un peu rétro, s'accordent parfaitement avec l'histoire et son ambiance.

En conclusion

Bien que mon manque de connaissances de l'univers DC m'ait probablement fait manquer certaines références, cela n'a pas nui à mon appréciation de l'œuvre. Je recommande vivement ce titre qui offre une excellente lecture.

dimanche 12 janvier 2025

Retro Comics #1 - Spawn Univers #1 (1992)


Premier numéro de Retro Comics une série d'article et de vidéo consacré aux comics du siècle précédent. Ces comics qui ont bercé mon adolescence et mes premières années d'adulte.

Ce premier numéro est consacré à Spawn et son univers pour l'année de sortie du premier numéro de Spawn; l'année 1992.

Todd McFarlane


Todd McFarlane, artiste canadien né le 16 mars 1961, est le créateur du personnage Spawn. Il débute sa carrière en travaillant sur plusieurs séries comme Hulk, Batman et Infinity Inc. Sa carrière prend un tournant décisif lorsqu'il devient l'illustrateur de la série Amazing Spider-Man, écrite par David Michelinie. Suite à ce succès, Marvel lui confie une nouvelle série Spider-Man où il cumule les rôles de scénariste, dessinateur et encreur.

Cependant, insatisfait du traitement que Marvel réserve à ses artistes les plus vendeurs, McFarlane décide de prendre un nouveau départ. Avec six autres artistes talentueux (Jim Lee, Erik Larsen, Rob Liefeld, Marc Silvestri, Whilce Portacio et Jim Valentino), il participe à la création de la maison d'édition Image Comics.

C'est la qu'il lance sa série principale, Spawn, qui est toujours en cours de parution.


Al Simmons, ancien agent des services secrets assassiné, revient sur Terre sous forme de Spawn après avoir fait un pacte avec le démon Malebolgia. Entre sa mort et sa résurrection, il s'est passé cinq ans. Il découvre qu'il est défiguré et que sa femme Wanda s'est remariée avec son meilleur ami Terry Fitzgerald.

Dès le premier épisode, on découvre des personnages importants de l'univers de Spawn. Nous avons les détectives Sam Burke et Twitch Williams (alias Sam et Twitch, qui auront par la suite leur propre série), son ex-femme Wanda Blake, Terry Fitzgerald et leur fille Cyan.

Mais aussi le démon Malebolgia, son sous-fifre Violator qui apparaît sous la forme d'un clown et Overt-Kill, machine à tuer engagée par la Mafia.

L'univers de Spawn et ses personnages se construisent progressivement. Les quatre premiers numéros forment l'arc "Questions" qui donne bien la mesure de ce début de série où Al Simmons se pose beaucoup de questions sur qui il était, et ce qu'il est devenu.

J'ai pris beaucoup de plaisir à relire ces épisodes 30 ans après ma première lecture. Cela n'a pas pris une ride. Contrairement aux critiques de l'époque, je trouve que Todd McFarlane s'en sort plutôt bien sur le scénario. Certains trouvent le style narratif de McFarlane un peu lourd et ennuyeux. Mais c'était le style de l'époque et il faut savoir que McFarlane est avant tout un dessinateur.

Les dessins et la colorisation sont à tomber. Les début de Spawn sont un must des années 90.

En termes de vente, le premier numéro de Spawn s'est vendu à 1,7 million d'exemplaires. C'est en partie dû à l'auteur, et au marché spéculatif de l'époque qui s'effrondera deux ans plus tard.

Voici les numéro de cet univers paru en 1992, attention cela spoil :


Spawn #1 (Mai 1992) - Question 1/4
Scénario                     : Todd McFarlane
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Al Simmons revient sur Terre mais il a presque tout oublié. La seule chose dont il se souvient c'est qu'il est revenue pour sa femme. Mais il a oublié son nom. Un épisode s'introduction qui nous présente en caméo les détectives Sam Burke et Twitch Williams, l'ex femme d'Al ; Wanda Blake et son ancien patron Jason Wynn.

Al comprends qu'il a été trompé par Malebolgia et celui-ci rit de lui.


Spawn #2 (Juin 1992) - Question 2/4
Scénario                     : Todd McFarlane
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Spawn découvre peu à peu ses pouvoirs et croise un clown. Celui-ci n'est autre que le Violator sous son apparence humaine. Il est le responsable du massacre des membres de la mafia en leur arrachant le coeur.

Alan Moore fera du Violator le personnage principale d'une mini série en 1994.

Spawn #3 (Aout 1992) - Question 3/4
Scénario                     : Todd McFarlane
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Spawn découvre que ses pouvoirs lui permettent bien des choses, comme changer d'apparence. Mais il les maîtrise mal, ou alors Malebolgia l'a, une fois encore, trompé. Il désire prendre son apparence d'Al Simmons mais se retrouve dans la peau d'un surfeur californien, blanc et blond. Cela ne l'empêche pas de revoir sa femme, qui non seulement c'est marié à son meilleur ami, mais en plus ils ont une petite fille alors qu'il croyait que Wanda était stérile. Le choc est rude. 

Spawn #4 (Septembre 1992) - Question 4/4
Scénario                     : Todd McFarlane
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Spawn et le Violator s'affrontent enfin. Ce dernier est aussi un agent de Malebolgia. Spawn s'aperçoit qu'il est presque invicible, même sans coeur et avec un bras en moins, il est toujours vivant.

Spawn #5 (Octobre 1992)
Scénario                     : Todd McFarlane et Terry Fitzgerald
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics

Première apparition de Billy Kincaid, un tueur d'enfant en série. Al Simmons devait visiblement s'occuper de lui lorsqu'il était encore vivant. Cette fois-ci il ne va pas le rater. Billy Kincaid reviendra dans l'épisode #8 écrit par Alan Moore.

Spawn #6 (Novembre 1992)
Scénario                     : Todd McFarlane
Dessins et encrage     : Todd McFarlane
Mise en couleur         : Steve Oliff ; Reuben Rude et les studios Olyoptics


Ou trouvez ces épisodes?


Vous pouvez retrouver ces épisodes en français, soit comme moi en retrouvant les vieux numéros de Semic, soit dans une édition reliée chez Bethy/Semic qui doit regrouper les cinq ou six premiers numéros, là aussi d'occasion.

Pour une édition plus récente, ces six premiers numéros font partie du premier tome de Spawn chez Delcourt intitulé "Résurrection". Attention, pendant longtemps ce tome ne comprenait pas les épisodes #9 et #10 pour des raisons de droits. Si vous l'achetez d'occasion, vérifiez bien que les douze premiers numéros sont bien là.



dimanche 24 novembre 2024

Danger Girl - Vol #1

J'ai trouvé les trois premiers numéros chez Emmaüs pour cinquante centimes le numéro. Danger Girl fait partie des comics qui sont parus en France lorsque je faisais une pause sur les comics (environ quinze années, grosse pause).

Mais c'est quoi Danger Girl?

C'est une parodie des films de la saga James Bond, avec des influences d'Indiana Jones, des drôles de dames, et d'un paquet d'acteurs comme Sean Connery ou encore Bruce Campbell. Le tout avec de jolies dames souvent vêtues de peu de chose et avec beaucoup d'humour, d'action et de référence à la pop culture.

Il y a eu un paquet de mini-séries et de one-shots, et pas forcément toutes publiées en France.

Bref, un bon moment, et j'aimerais bien trouver le quatrième tome pour terminer la première mini-série.

Pour la publication en France, voici quelques infos.

Semic a publié sept numéros de Danger Girl. Les quatre premiers regroupent la première mini-série, la seule dessinée par son co-créateur J. Scott Campbell. J'ai les trois premiers.

La série est co-créée et écrite par Andy Hartnell, qui scénarisera toutes les autres séries Danger Girl.

Après Semic, il y aura pas mal d'éditeurs français qui vont tenter l'aventure : Édition U.S.A., Soleil, Glénat Comics et enfin son éditeur actuel Graph Zeppelin.

jeudi 21 novembre 2024

L'Espoir Malgré Tout

Je dois vous avertir, je ne suis pas un amateur de Spirou. Non pas que je n'aime pas ce personnage, et son acolyte Fantasio, mais simplement que je n'ai pas lu ses aventures. On ne peut pas tout lire. Mais attiré par sa mise en avant à la médiathèque. Mais aussi instillait dans mon cerveau, certainement par un apéro BD ou autre rendez-vous de la chaîne Youtube Jules & Nico. J'ai pris le premier tome, pour emprunter au final les quatre tomes.

Ces quatre tomes sont parus dans la série "Une aventure de Spirou et Fantasio par..." qui regroupe des histoires de Spirou et Fantasio par d'autres auteurs que la série classique. Chaque équipe créative peut ainsi apporter sa propre vision en dehors du canon officiel.

Dans cette série, nous retrouvons nos personnages de 1940 à 1944 en Belgique. Ils vont traverser la période d'occupation nazie avec leur naïveté et leur innocence. Ils rencontrent des résistants et des collaborateurs, mais aussi de simples opposants ou sympathisants à la barbarie nazie. Et cela que ce soit des adultes ou des enfants.

Tout le monde y passe. Les industriels plus ou moins contents de devoir collaborer. L'institution religieuse catholique, qui se divise elle aussi entre résistant et collaborateur. Même si c'est parfois un peu manichéen. Les divisions linguistiques de la Belgique ressurgissent aussi.

La naïveté de Spirou est rafraîchissante et parfois déconcertante. Il construit sa personnalité au contact des
personnes qu'il rencontre et en particulier Monsieur Anselme. Il devient profondément pacifiste et rechigne à tout assassinat, même des nazis.

Et la fin de l'occupation est aussi présente, avec les revirements de dernière minute, la chasse aux sorcières et les règlements de compte. Rien n'est oublié dans cette histoire.

C'est une excellente série, à mettre dans toutes les mains. Et comme le dit Spirou, la bête est en nous, individuellement et collectivement.

La partie que je n'ai pas aimée, c'est le format. Des pages où parfois se trouvent seize cases et aucun partage en chapitre. C'est parfois un peu indigeste. Mais cela reste le seul petit, très petit point négatif de cette œuvre.

L'oeuvre existe maintenant en intégrale. Un seul volume de plus de 350 pages.

Et vous, vous avez lu L'Espoir Malgré Tout? Vous en avez pensez quoi? Vous pensez le lire?



dimanche 17 novembre 2024

Mon ami Dahmer

J'étais dans un Emmaüs de Bretagne lors du week-end de la Toussaint lorsque je suis tombé sur le titre Mon ami Dahmer de Derf Backderf. Je me suis souvenue de la vidéo de la Cave du Mills sur cet auteur et deux de ces deux titres.

Pour quatre euros, je récupère ce titre de plus de deux cents pages aux éditions Cà&Là et je le lis dans le week-end.

C'est peut-être la lecture de ce titre qui a enclenché l'envie de partager à nouveau mes lectures avec vous.

Jeffrey Dahmer, surnommé « le cannibale de Milwaukee », est un tueur en série américain qui a avoué avoir assassiné dix-sept jeunes hommes, pour la plupart homosexuels ou issus de la communauté afro-américaine.

Les meurtres étaient liés à des viols, des meurtres, de la nécrophilie et du cannibalisme. Après avoir été condamné à la perpétuité et retenu à la prison de Columbia de Portage, il est finalement assassiné par un autre prisonnier.

L'auteur a côtoyé Dahmer lors du collège et du lycée et nous raconte cette époque. Il nous raconte les dysfonctionnements des adultes, parents, personnel éducatif, etc. qui n'ont pas détecté ou voulu détecter les soucis du jeune Jeffrey.

Comme le dit l'auteur, ce titre n'est pas là pour excuser le meurtrier, mais pour tenter d'expliquer ce qui n'a pas fonctionné dans la société pour éviter ces drames.

Un titre intéressant et un peu dérangeant. Merci à Mills pour avoir placé dans ma petite tête le nom de l'auteur. Sans cela, je serais peut-être passé à côté.

Madeleine, Résistante

Je vous ai parlé il y a quelques mois de la série Irena de Jean-David Morvan, Séverine Tréfouël et David Evrard. Cette série en cinq volumes (une intégrale existe en un seul tome) raconte l'histoire d'Irena, résistante catholique polonaise, aidant tant que possible les juifs du ghetto de Varsovie, en sauvant de nombreux enfants.

C'est d'une autre femme résistante que Jean-David Morvan, associé cette fois-ci à Dominique Bertail pour les dessins, nous raconte l'étonnante aventure : Madeleine Riffaud. Cette femme, à la vie plus que passionnante, est décédée il y a quelques jours, à l'âge de 100 ans.

Trois tomes sur quatre sont paru pour le moment sur sa vie de résistante. Il était prévu une autre série sur sa vie de journaliste après la seconde guerre mondiale. Je ne sais pas si cela est encore prévue.

Le dessin de Bertail est magnifique. Il utilise uniquement le noir et des teintes de bleu.

Je vous avais déjà parlé du premier tome dans un article précédent. J'ai maintenant lu le deuxième et le troisième. Ce dernier est dédicacé par les deux auteurs.

2. L'édredon Rouge

Madeleine, rentrée dans la résistance, fait ses armes. On découvre dans cet album la vie des résistants de la capitale française. La vie n'est pas simple pour les Parisiens, et encore moins pour les Résistants. C'est un véritable documentaire sur le sujet. Madeleine y croise des membres d'un autre groupe célèbre de la résistance, le groupe Manouchian.

3. Les nouilles à la tomate

Madeleine est arrêtée après avoir assassiné un militaire allemand. Nous découvrons dans la première partie de cet album les tortures et interrogatoires menés par les forces françaises. Nous découvrons aussi la dure vie dans la prison de Fresnes. Madeleine finira par être libérée et continuera son activité de résistante au moment où les troupes alliées s'approchent de Paris.

C'est toujours aussi passionnant et j'ai hâte de lire le dernier tome.

Descender tome #5 et #6

Suite et fin de la lecture de la série Descender de Jeff Lemire et Dustin Nguyen.  Hier soir je ne pensais lire que le tome 5, mais j'ai...