dimanche 24 octobre 2021

Neige


    Neige de Didier Convard au scénario et Gine aux dessins, chez Glénat dans la collection Grafica.

    Dans mon désir de terminer les séries en cours j'ai pris les deux derniers tomes de Neige. Je possédais déjà les douze premiers, j'avais certainement abandonné, happé par d'autres lectures. Je pensais la série terminée, mais non. Le tome 14 est la première partie d'une histoire en deux parties. Il est publié 13 ans après le tome 13. Entre ces deux tomes nous avons eu droit à deux trilogies; Neige Origine et Neige Fondation (Je n'ai pas lu ces deux séries dérivées).

    Dans une Europe isolée du reste du monde, ou suite à un accident du contrôle climatique, l'hiver règne en permanence. Une jeune enfant, gisant près de ses parents morts, est recueillie par un homme mystérieux Northman. Il lui donnera le nom de Neige et en fait son fils.

    Neige c'est l'histoire d'un combat, celui de Northman et de l'organisation qu'il a créée; les douze, contre le monde extérieur qui voudrait faire de l'Europe une décharge ou verser son surplus de population et ses déchets toxiques. Mais c'est aussi un combat pour redonner à cette glaciale Europe un visage humain en essayant de préserver l'espoir et en se donnant comme objectif de redonner un printemps à l'Europe.

    Les hommes et femmes essaient de survivre dans cet enfer blanc où règne une maladie, le mal d'Orion, qui décime les hommes. On découvre, un peu à l'image de The Walking Dead, que le plus grand danger n'est pas la nature inhospitalière ou la maladie, ni encore la faim, mais les autres.

    Côté scénario je suis plutôt mitigé. J'ai relus les douze premiers numéros pour lire les deux derniers en date. L'aventure est toujours la, mais la narration est parfois un peu laborieuse à mon goût dans les premiers albums, même si cela s'améliore par la suite. En tout cas rien qui ne gène vraiment la lecture. L'histoire elle est toujours intéressante. On pense tout savoir des secrets de Northman et des douze mais nous découvrons toujours de nouvelles intrigues.

    Côté dessins je suis encore plus mitigé. Le style de Gine s'améliore doucement avec le temps, mais il a mis beaucoup de temps à maitriser les visages de face. Non le plus difficile reste le lettrage, qui à l'époque était souvent négligé à mon avis, mais qui ne facilite pas la lecture. Par contre les paysages sont toujours magnifiques et c'est le point fort de cette série. Que ce soit les plaines enneigées ou les restes de la splendide Venise. Nous en prenons pleins les mirettes. On prend plaisir à tourner les pages pour découvrir de nouveau décor. 

    Une lecture mitigée mais intéressante. Je vais attendre la seconde partie du tome 14 avec intérêt.

mardi 5 octobre 2021

X-Men - Dawn of X #2


    On continue avec le tome 2. Toujours aussi agréable à lire dans l'ensemble, avec un peu plus d'humour peut être dans certaines séries.

  • X-Men #2 L'épisode est toujours bien écrit, nous avons droit à une aventure de Cyclope et de ses deux enfants, Câble et Prestige. Je connaissais cette dernière sous le nom de Phoenix, mais je n'ai pas eu de mal à la reconnaitre. Je dois avouer que c'est peut-être le meilleur épisode de ce volume. Il y a de l'action, l'histoire avance et un nouveau mystère entre en jeu, et surtout pas mal d'humour. On s'amuse bien du côté de la famille Summers.

  • Excalibur #2 Je commence à prendre mes marques, le premier numéro de la série m'avait un peu perdu. Je suis curieux de voir la suite, car je trouve cela intrigant.

  • Marauders #2 C'est la série de Kate Pryde. Certes elle n'est pas toute seule, mais sans elle, l'équipe serait un peu moins bien. On ne voit pas très bien où veulent en venir les scénaristes, mais le poste qu'occupe Kate Pryde à la fin de l'épisode est trop jouissif. 

  • New Mutants #2 Toujours aussi drôle, on ne sait pas ou cela nous mène mais on rigole bien, c'est l'essentiel. Et les dessins de Rod Reis continuent de me faire penser à ceux de Bill Sienkiewicz.

  • X-Force #2 J'avais moyennement apprécié le premier numéro. Mais je trouve celui-ci meilleur. Elle dénote avec l'humour présent dans les autres séries, et c'est bien.

  • Fallen Angels #2 Je suis toujours mitigé sur cette série. Je ne sais pas ce qu'elle apporte à l'ensemble, et le scénario me semble toujours confus.

Les Trésors de Marvel - Tome 2 | Année 1973



     Les Trésors de Marvel, deuxième tome de cette collection trimestrielle de Panini Comics. Ce tome regroupe les meilleurs ou les plus marquants épisodes de l'année 1973 des Éditions Marvel.

    Ce sont des épisodes plus anciens que le premier numéro de la collection et cela se ressent dans le style des dessins et dans la narration des histoires. L'effet du numéro un s'estompe un peu, mais la nostalgie est toujours là. Nous avons toujours le papier mat que je trouve agréable pour cette époque, et un travail éditorial léger mais de qualité. Petite remarque pour Panini, c'est bien de mettre un sommaire avec les numéros de page de chaque épisode, mais si vous n'indiquez pas les numéros de page dans le reste de la revue, cela ne sert à rien.

    Ci-dessous le détail de chaque épisode et mon avis. Personnellement j'ai apprécié les histoires de Jim Starlin, les deux épisodes de Spider-Man et la courte histoire sur Santana.


dimanche 3 octobre 2021

L'histoire des 3 Adolf

 

    L'histoire des 3 Adolf de Osamu Tezuka, une intégrale en deux tomes chez Delcourt - Tonkam.

    Osamu Tezuka est considéré par beaucoup comme l'un des mangakas les plus influents de son époque. Il est surnommé le dieu du manga. Je n'avais lu de lui que le titre Bouddha que j'avais bien aimé. Je me suis donc attaqué à l'Histoire des 3 Adolf sans attente particulière.

    Pour ce qui est de l'édition, elle est de très bonne qualité, aussi bien au niveau de la qualité du papier et de la fabrication que du travail éditorial. Concernant ce travail éditorial de presque cent pages réparties sur les deux volumes nous avons plusieurs articles sur des éléments de l'Histoire avec un grand H qui nous éclaire sur les événements de l'histoire des 3 Adolf. Cela nous permet de mieux comprendre le fonds historique des événements que vivent nos protagonistes. Nous avons aussi quelques articles sur l'auteur, Osamu Tezuka.

    Le style de Tezuka est particulier. Il est à la fois simple, expressif et réaliste. Par moments les formes des personnages sont déformées pour appuyer les émotions. Cela m'a parfois perturbé mais permet d'apporter un peu de douceur, d'humour à l'histoire. Attention cela ne veut pas dire que les dessins ne sont pas maîtrisés, bien au contraire ils sont d'une très grande qualité.

    Du côté du scénario, nous suivons l'histoire de trois personnages, des années 30 aux années 70. Elle commence avec les jeux olympiques de Berlin en 1936 où l'un des trois protagonistes, le journaliste Sohei Togue, couvre ces olympiades pour le compte d'un journal Japonais. 
    Les deux autres protagonistes sont deux enfants allemands portant le prénom d'Adolf, comme le Führer Adolf Hitler, vivant tous les deux au Japon. 
    Adolf Kaufmann, fils d'un attaché de l'ambassade d'Allemagne au Japon, et d'une japonaise et Adolf Kamil, fils d'une couple de boulanger Juif allemand. Deux enfants que tout sépare, entre le père Nazi de l'un et les parents Juifs de l'autre mais qui se rapproche et se lie d'amitié.
    
    L'autre sujet de l'histoire est un document secret indiquant une ascendance Juive d'Adolf Hitler que les nazi voudraient détruire et leurs opposants sans servir pour mettre fin à la guerre. L'auteur s'est basé sur un fait historique faux en vogue pendant de nombreuses années, avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Mais ce n'est que le prétexte pour nous compter l'histoire des deux Adolf et de Sohei.

    Nous pouvons voir à travers cette histoire ce que devait être la vie au Japon entre 1936 et 1945. Ce pays est sous la coupe d'une dictature militaire. La police secrète élimine les opposants au régime. Le patriotisme, le nationalisme, la propagande sont poussés au maximum. Toute voie dissonante est considérée comme ennemi de la nation et supprimée.
    
    La population vie mal, les denrées alimentaires sont de plus en plus rationnées. Mais conduite par la propagande la population reste calme et croit en la nation. Nous avons ainsi un aspect historique dont nous entendons peut parler. Nous avons une vision de la Seconde Guerre mondiale très centrée sur l'Europe et nous ignorons ce qui s'est passé en Asie.

    Nous voyons aussi l'ascension du petit Adolf Kaufmann, d'abord opposé à sont entrés dans les jeunesses Hitlériennes, il s'y retrouve malgré lui mais devient au fil du temps un parfait nazi. Endoctriné, même après la fin de la guerre il sera toujours un ennemi du peuple Juif, malgré son amour pour Élisa Geltheimer, jeune Juive qu'il fera envoyer au Japon. Certaines personnes font preuvent d'incrédulité face à ce qui se passe réellement en Allemagne. Et même le père de la petite Julia pense être à l'abris des nazis, travaillant avec des hauts dignitaires du parti, malgré le fait qu'il soit Juif.

    Les habitants de ces deux pays vivent une histoire parallèle. Ils sont endoctrinés par une propagande, dans un pays ou on élimine toute opposition et on exalte le patriotisme et la nation. Le destin de ces deux nations fut le même, la folie de leurs dirigeants mèneront leurs peuples et d'autres nations à la souffrance et à la destruction.

    Le dernier quart de terre histoire, entre la fin de la guerre et la mort des deux Adolf est poignant. C'est pour moi la meilleure partie de l'histoire. C'est l'apothéose des chapitres précédent. Cela résume la haine que peuvent ressentir les êtres humains. Cette haine qui peut les mener très loin, dans une guerre sans fin, faîte de souffrance, de mort et de vengeance. Cette haine d'Adolf Kaufmann pour les Juifs et pour Adolf Kamil.
    Sohei Togue, acteur et témoin de cette histoire décide de l'écrire et de la publier lorsque les deux Adolf sont mort, pour la léguer aux générations futures. Et c'est un véritable testament que cette oeuvre.

    Je dois vous parler d'un passage qui m'a choqué. Dans le chapitre deux du premier tome, le personnage principale, Sohei Togue a une relation sexuelle avec l'ex petite amie de son frère défunt sans qu'on ait l'impression que se soit pleinement consentie par la jeune femme. Cela m'a vraiment mis mal à l'aise, et je me suis demandé si j'allais continuer à lire. Lorsqu'on voit qu'il l'avait violemment frappé juste avant pour la faire parler.

    Ce n'est pas un titre facile à lire. Même s'il est adouci par les dessins tout en rondeurs de Tezuka, il est rempli de violence, de haine, de vengeance, de mort. Même Sohei Togue est loin d'être le héros de l'histoire, blanc et immaculé. Lui aussi a sa part de noirceur. Bien sûr il y a aussi l'espoir, l'amitié, la justice et l'amour tout au long de cette histoire. Malheureusement la balance penche le plus souvent du mauvais côté. Les derniers chapitres m'ont mis la larme à l'oeil de tristesse face à cette noirceur de l'âme des deux Adolf. C'est une oeuvre sombre de Tezuka. Malgré cela je vous conseille la lecture de ce titre.



vendredi 1 octobre 2021

Billy Bat


    Billy Bat, une série en 20 tomes de Naoki Urasawa aux dessins et au scénario, et Takashi Nagasaki au scénario. C'est édité chez Pika Édition.

    J'ai emprunté les quatre premiers tomes de la série à la médiathèque après avoir emprunté et lu la série Monster de Naoki Urasawa que j'avais beaucoup aimé. Je dois en premier vous dire que si je n'avais pas persévéré je me serais arrêté au tome quatre de la série. J'étais un peu perdu dans l'histoire et un peu déboussolé. J'ai quand même emprunté la suite à la médiathèque, et là je suis devenu accro et je n'ai lâché l'histoire qu'au dernier tome.

    Que vous dire. J'ai adoré cette histoire, autant, voire plus, que Monster. Le scénario complexe demande un tout petit effort, mais on finit par être embarqué par les nombreuses histoires qui forment la tapisserie de cette série. Et pour ne rien gâcher, les dessins sont superbement maîtrisés.

    Je dois avouer que les derniers tomes m'ont tous mis la larme à l'oeil à un moment ou à un autre. L'intensité des émotions, qui sont transmises par les dessins et le scénario, monte progressivement tout au long de l'histoire pour terminer en apothéose. Et les quatre derniers chapitres, sont tout bonnement époustouflants.

    Rentrons un peu plus dans le détail, et commençons par les dessins. Comme je disais juste avant ils sont maîtrisés. L'histoire se déroulant sur plusieurs décennies les personnages grandissent et vieillissent, mais la qualité des dessins, et des traits des visages permettent de les reconnaitre sans souci. Et pourtant des personnages il y en a beaucoup, mais jamais nous ne sommes perdus comme cela peut être dans certaines bandes dessinées. Cette qualité dans le trait des visages permet aussi de faire passer toutes les émotions. Qu'elles soient exubérantes comme celles de Yamashita, ou plus intérieures comme celles de Kevin Goodman.

    Pour le scénario, nous avons donc une histoire qui se passe principalement au cours des 70 dernières années, même si nous avons quelques passages plus anciens, et une fin qui se passe dans les années futures.  Le premier tome commence, si mes souvenirs sont bons, à la fin des années 40. On suit Kevin Yamagata, dessinateur de comics de la série à succès Billy Bat, qui par un concours de circonstances apprend que ce personnage de Billy Bat était dessiné au Japon et qu'il aurait peut-être inconsciemment influencé par ce dernier pour ses comics lors de sa présence dans ce pays. Il part donc au Japon, un pays alors occupé par les États-Unis, en pleines reconstructions.

    Mais à une histoire qui paraît simple se joignent une multitude d'histoires qui s'entrecroisent et se rejoignent pour former une seule et grande histoire sur plus de 70 ans. Ces histoires ne sont pas racontées de manière linéaire. Nous passons d'une époque à une autre. Nous pourrions être perdus, mais c'est là, la force de ce scénario très bien maîtrisé. Une fois habitué tout ce lit facilement malgré la complexité des liens entre les histoires, entre les personnages, entre les époques. Parfois un chapitre fait référence à trois ou quatre cases d'un chapitre des débuts de la série.

    C'est un immense puzzle qui s'assemble pièce après pièce. Un puzzle qui se construit sans que nous ayons le modèle sous les yeux. On ne comprend pas très bien ou la pièce peut s'emboiter, mais au final tout cela forme un tableau complet qui se construit sous nos yeux ébahis. C'est un véritable travail d'orfèvre.

    Ok, nous avons vu la construction complexe de cette série. Mais de quoi cela parle? Et bien cela parle de beaucoup de choses. Et plus j'y réfléchis et plus je m'aperçois que derrière les choses évidentes se cachent encore d'autres choses. 

    Cela parle de bandes dessinées et du plaisir que l'on peut avoir à les réaliser et à les lire, de l'impact que celles-ci peuvent avoir sur les lecteurs au-delà du divertissement. Le message des bandes dessinées peut nous faire avancer dans la vie, nous faire prendre conscience de certaines choses. Elles peuvent aussi nous soutenir lorsque les difficultés arrivent dans notre vie.

    Cela parle du pouvoir sous diverses formes et de la recherche de ce pouvoir. Est-ce que finalement cette recherche du pouvoir et tout ce que nous sommes prêts à faire pour l'obtenir n'est pas une illusion?

    Cela parle des regrets et des remords et comment nous pouvons corriger nos erreurs, de ce qui nous forge et nous construit. Si nous avions la possibilité de remonter dans le temps, que changerions nous?

    Cela parle aussi d'écologie et de la destruction de notre planète par l'homme. Cela parle du rôle de chacun, petit ou grand, pour essayer d'améliorer les choses. 

    Et tout cela en parcourant les événements importants de ces dernières années; la Seconde Guerre mondiale, l'assassinat de Kennedy, la ségrégation raciale en Amérique, la conquête spatiale, le World Trade Center, la destruction écologique de notre planète, les théories du complot, etc...

    Voilà cela parle de beaucoup de choses, et je n'ai pas tout cité. Mais je n'ai jamais senti une accusation de la part des auteurs, mais plutôt de nous mettre devant les fait, de nous questionner, et c'est aussi à nous d'y répondre. Quelles que soient les circonstances c'est à nous de choisir ce que nous voulons faire de notre vie, et de notre société.

    Mais Billy Bat c'est aussi une formidable histoire, pleine de mystères, de suspenses et d'émotions. On ne s'ennuie pas à lire les aventures des différents protagonistes. Les différents personnages sont attachants et évoluent tout au long de l'histoire. On comprend les motivations de chacun, le pourquoi de leurs actes. Chaque personnage est méticuleusement dépeint. Cela leur donne une vie propre et riche.

    J'aime beaucoup cette série et je vous la conseille vivement. Pour le moment, avec Monster, la meilleure lecture de cette année.

Justice League, Crise d'Identité

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