jeudi 6 janvier 2022

Ayako

 

    Ayako d'Osamu Tezuka édition intégrale en un seul tome chez Delcourt - Tonkam.

    Après avoir lu l'Histoire des 3 Adolph du même auteur dans la même collection je me suis intéressé à Ayako, une oeuvre de la même période plus sombre de cet auteur. Nous retrouvons la même très bonne qualité d'édition et le même travail éditorial que sur l'histoire précédente.

    L'histoire se concentre sur une famille de propriétaires terriens au sortie de la Seconde Guerre mondiale, la famille Tengé. C'est une époque de transition pour le Japon où les réformes agraires vont bouleverser la vie de ses propriétaires qui vont devoir céder une grande partie de leurs terres à ceux qui les exploitaient pour eux. La démocratie imposée par l'occupant Américain va ouvrir la porte à des revendications de gauche jusqu'alors étouffer par la dictature militaire des dernières décennies.

    La famille Tengé serait qualifiée de nos jours de complètement dysfonctionnelle. La luxure et la convoitise de certains de ses membres masculins se mêlent aux changements de la société et aux traditions ancestrales telles que l'honneur et le pouvoir patriarcal. Chaque membre de la famille souffrira du comportement et des actions des autres, mais c'est surtout les femmes qui en souffrent. Et particulièrement la petite Ayako, née d'une relation incestueuse entre le chef de famille et sa belle-fille, pour l'honneur de la famille et pour cacher les crimes de l'un d'entre eux elle sera enfermée pendant des années.

    Même si aucun personnage n'est ni tout noir ni tout blanc, il est à noter que la grande responsabilité des malheurs de la famille revient aux hommes. Les femmes subissent la loi des hommes et réagissent comme elles le peuvent. Même le jeune Shiro, un enfant au début du récit, avide de justice, fini lui aussi par succomber aux vices de la famille en grandissant, comme un héritage transmit aux hommes de la famille.

    L'histoire nous offre deux fins. La première, la plus noire, est la seconde à avoir été écrite, remplaçant celle moins sombre publiée la première fois. Je comprends parfaitement le choix de l'auteur de changer la fin. Celle-ci présentée en premier, plus sombre, corresponds au reste de l'histoire. L'happy-end de la seconde version ne correspond pas celle-ci. Mais c'est une bonne idée de la part de l'éditeur de nous proposer les deux.

    Une histoire triste, malsaine, qui montre les dérives d'une famille.

    Côté dessein, Osamu Tezuka apporte moins, voir pas du tout de fantaisie à son trait, ce qui ne permet pas d'alléger l'ambiance lourde et malsaine du réçit. Cependant le trait est clair et les dessins parfaits.

    J'ai bien aimé cette lecture même si elle est difficile. Ce fut ma dernière lecture de l'année 2021 et peut-être une de mes meilleures lectures.

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