vendredi 18 septembre 2020

Reborn, une bonne idée, très mal exploitée

 
Je ne suis pas une grande fan de Mark Millard. Certes il a fait de bonne chose (la première minisérie Kick Ass, Superman Red Son, Old Man Logan), mais je trouve que son talent est surestimé. En dehors d'une bonne idée de départ il a du mal à créer une histoire complète et profonde. J'ai entendu l'expression à propos de Mark Millard, c'est un scénariste de pitch, pas d'histoire. Et je la trouve souvent véridique. Ce comic était mis en avant dans la médiathèque de ma ville. Alors je me suis dit, pourquoi pas. C'est donc Reborn, avec Mark Millard au scénario et Greg Capullo aux dessins.

Le pitch est simple. Après notre mort, nous rejoignons un monde bien plus vaste. Mais pas uniquement les humains, mais aussi nos animaux de compagnie. On suit les aventures de Bonnie Black, vieille dame qui meurt à l'hôpital et arrive donc dans ce nouveau monde.

Dans ce nouveau monde, les gens bien arrivent dans le camp des bonnes personnes, les gentils. Les gens mauvais arrivent dans le camp des mauvaises personnes, les méchants. C'est un comme si le paradis et l'enfer se retrouvaient sur la même planète. Et bien sûr les deux camps s'affrontent.

Côté scénario, Mark Millard ouvre des tonnes de pistes à partir de ce pitch de base. Mais il n'en exploite presque aucune. Et lorsqu'il le fait c'est souvent mal. Comme par exemple celle du général Frost. Une des rares exceptions est celle du grand méchant, Lord Golgotha, que je trouve plutôt bien exploitée.

Il n'y a pas de trace de rédemption sur ce monde. Et les méchants, même lorsqu'on les libère se retournent contre les gentils. Mark Millard nous décrit ce nouveau monde en noir et blanc, sans nuances. Si nous avions une bonne idée de départ, au final on se retrouve avec une histoire du bien contre le mal plutôt classique, trop classique, et manichéenne. Cela réduit fortement pour moi l'intérêt de ce comic.

L'influence de la religion chrétienne et les questions religieuses sont sous-jacentes à l'histoire, la vie après la mort, le paradis ou l'enfer, le sauveur. Mais malheureusement il y a trop de questions et tout cela n'est pas assez exploité. L'histoire en six chapitres de 22 pages donne plus la place à l'aventure et l'action qu'a la réflexion.

Côté dessin, pas grand-chose à dire Mark Millard s'entoure toujours de très bons dessinateurs, et Greg Capullo fait très bien le job. L'encrage de Jonathan Glapion et la colorisation de Francisco Plascencia (tous les deux ont souvent travaillé avec Greg Capullo, sur Spawn ou encore Batman) sont très cohérent avec les dessins de Greg Capullo.

Dans les dessins on distingue deux ambiances, presque deux styles différents. Le premier est un style lumineux, ligne claire, couleurs vives. Celui-ci est destiné aux bons, aux côtés "gentils" des personnages et des lieux. Le second un style sombre, ligne et encrage plus tortueux, couleurs moins vives. Ce dernier est destiné aux côtés "méchants" des personnages et des lieux. Cela ressemble beaucoup à ce que Greg Capullo et ses comparses nous ont livrés sur leurs titres précédents.
Ces deux styles correspondent bien aux deux camps qui s'opposent dans cette histoire. Là encore, involontairement ou pas, le côté manichéen est présent.

Bref malgré les dessins très bon de Capullo, je n'ai pas réussi à accrocher. J'ai même eu du mal à finir ce comic. Malgré une bonne idée de départ, l'histoire reste classique et l'idée de départ mal exploitée.

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